So close ◆ Trisha Whitfield

Le caractère décrit ci-dessus correspond au caractère profond et inné de Trisha. Il n'est pas pris en compte les variables liées à son état psychologique changeant au fil de sa thérapie.

01. Fille d'un diplomate népalais et d'une juriste anglo-américaine, Trisha a grandi au sein d'une famille aimante bien que débordée par le travail. L'enfant aurait pu ne jamais manquer de rien, comme on dit,  mais la vie en a décidé autrement. Ses parents décédèrent brusquement dans un accident de voiture alors qu'elle n'avait que 9 ans. N'ayant aucune famille proche sur le continent, elle fut placée en famille d'accueil.

02. Il ne faut pas se voiler la face. En franchissant le seuil de la porte du 911 Donald Street, Trisha fit la rencontre avec l'enfer. Le plus dur ? Difficile à dire. Il y eut tellement d'images - choquantes, de gestes - déplacés, de mots - violents, de bruits - en excès et d'odeurs - nauséabondes.

S'efforcer à chaque seconde de passer sous le radar des deux plus grands. Des délinquants en puissance que rien ne semblait arrêter, ni la peur, ni les larmes, ni les cris, ni les supplications. Au contraire, cette terreur les animait plus que tout.

Trisha, elle, sombra. Car si la journée était terrible, la nuit était pire encore. Fermer les yeux relevait du suicide. Résister à la fatigue était elle, la clef de la survie.

03. Les années passèrent, les bourreaux finirent par partir une fois la majorité atteinte et les rapports de force finirent par s'inverser. Trisha faisait maintenant partie des grands, elle connaissait les codes - ou tout du moins les codes du 911 Donald Street. Et autant vous dire que ces quelques années ne furent pas les plus glorieuses. L'adolescente ne s'en pris jamais à plus petit qu'elle, ça elle s'en était fait un mot d'ordre, une ligne rouge à ne jamais franchir, mais les mauvaises fréquentations la firent tomber dans une nouvelle spirale de violences.

04. Trisha avait 16 ans lorsqu'il fit irruption dans sa vie. Ce n'était qu'un firefighter parmi d'autres de la station du quartier, sans galon mais avec beaucoup d'ambition. Ses tentatives pour venir en aide à la jeune femme furent un premier temps vaines et pourtant sa persévérance paya. C'est grâce à cet homme que Trisha pu prendre sa vie en main. Et comme une évidence, elle trouva sa vocation : elle serait firefighter elle aussi.

05. Etre une femme à la Fire Academy n'avait rien de facile. Ce nouvel environnement cependant représentait un épanouissement total pour Trisha. L'acclimatation et l'apprentissage furent étonnamment faciles. Le travail portait ses fruits, le corps répondait présent et l'esprit rayonnait. Se mettre au service de la population représentait un véritable geste de rédemption. Ce geste cachait aussi un moyen d'enfouir son passé très profondément. Trisha finit major de sa promotion.

06. Quinze années de service. Quinze années merveilleuses. Quinze années entourée de sa nouvelle famille. Ce n'était pas rien, un sacré chemin parcouru. Toujours en contact avec cet homme, devenu Capitaine et qui s'était toujours arrangé pour veiller sur Trisha au fil des promotions et des mutations.

07. Un jour, lors d'une intervention en 2022, Trisha fut amenée à refranchir le seuil de la porte du 911 Donald Street. Il n'y eut pas besoin de grand chose, une simple odeur pour lui faire perdre pied. Son esprit se verrouilla et la femme subit un blocage sensoriel complet.

Il n'y avait plus de sensations, ni d'émotions. Uniquement le rien qui l'envahissait et qui la rongeait. Et comme sa situation ne passait pas, elle tenta de faire semblant, faisant le maximum pour cacher sa détresse et son inquiétude. Les gardes à la station devenaient de plus en plus difficiles à assumer.

Elle tenta de consulter, sur conseil de l'un de ses collègues à qui elle avait finit par se confier. Sûrement avait elle trop d'attentes, sûrement était elle en profond décalage avec la réalité des choses car sa prise en charge fut une véritable catastrophe.

08. Le capitaine dut se résoudre à la suspendre. Trisha était devenue trop instable, trop imprévisible et risquait de compromettre à tout moment la sécurité de l'équipe. Il ne l'abandonna pas pour autant. C'était vers lui que la femme se tournait après chacune des ses thérapies - aussitôt débutée aussitôt terminée. Au début c'était la faute des praticiens, et puis il fallut se résoudre à comprendre que le problème n'était sûrement pas eux mais elle. Tout du moins, c'est la conclusion qu'elle trouva à ces échecs cuisants.

09. L'errance médicale laissa place aux lames d'une paire de ciseaux. Elle qui ne ressentait plus rien hormis le vide retrouva l'espace de quelques mois des sensations. Il y avait tout d'abord la lame froide qui glissait le long de sa peau. Ensuite ce pincement douloureux qui éveillait ses terminaisons nerveuses. L'image du sang, rouge, vif, faisait suite, accompagnée de l'odeur si caractéristique. Ses sens étaient de nouveau en éveil et Trisha se sentait alors miraculeusement vivante.

Cette renaissance ne dura pas longtemps, les odeurs se dissipèrent, les images perdirent de leur intensité et seule la douleur resta. Alors, Trisha s'en contenta.

10. C'est une succession de hasard qui l'amenèrent à consulter le Dr. Rowe. Une énième tentative de thérapie venant d'échouer, Trisha n'attendait plus rien de personne si ce n'était qu'on la laisse tranquille. Et puis, elle passa devant cette plaque : PhoenixPsy. Un souvenir de sa mère s'ancra alors dans son esprit - une histoire de phœnix qu'elle lui contait le soir des années durant. Et ce souvenir lui provoqua une émotion qu'elle n'avait pas ressentie depuis longtemps : de la nostalgie. Allez, je tente. Mais ce sera le dernier !

11. Le Dr. Dorian Rowe fut effectivement le dernier psychiatre que Trisha consulta. Et pour cause, tel un coquillage accroché à son rocher, aucun nouvel évènement ne put l'empêcher de poursuivre sa thérapie de la dernière chance. Le Dr. Rowe était différent. Il l'avait été dès les premiers instants passés dans son bureau.

La prise en charge fut cependant chaotique et semée d'embuches. Trisha étant aussi assidue qu'absente. Il se passait parfois des mois entiers sans le que le psychiatre n'ait de ses nouvelles. Mais elle finissait toujours par revenir, et parfois ce bureau devenait presque sa deuxième maison.

11. Aujourd'hui, Trisha Whitfield va mieux. Sa vie est bien loin de celle qu'elle avait pu mener ces dernières années mais Trisha Whitfield dort de nouveau. Trisha Whitfield n'a plus toucher à une lame de ciseaux depuis des semaines. Trisha Whitfield travaille de nouveau pour le Portland Fire & Rescue. Si elle est encore loin d'être de nouveau opérationnelle sur le terrain, son fidèle protecteur, le capitaine lui a trouvé un poste d'assistante administrative et elle ne gâcherai cette opportunité pour rien au monde.

Pseudo et/ou prénom : aldar_as Pronom : Elle Age : 26 ans Fuseau horaire : France Avatar : Amita Suman Type de rôle : Pré-lien de Dorian Rowe. Crédit des images : ultra-violences Mot de la fin :