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It's been a long day without you my friend
Bradley Montgomery
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Bradley Montgomery
identité
Orchid
préférences
01.
Caractère
Aimable Grognon
Asocial·e Sociable
Bavard·e Silencieux·se
Calme Agité·e
Confiant·e Méfiant·e
Dépensier·ère Avare
Désordonné·e Méthodique
Impatient·e Patient·e
Introverti·e Extraverti·e
Optimiste Pessimiste
Indifférent·e Politisé·e
Réfléchi·e Impulsif·ve
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Réfléchi·e Impulsif·ve
02.
Anecdotes / Chronologie
03.
Derrière l'écran
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04.
Expression libre
Tu es assis chez toi à ton bureau. Tu as devant toi des feuilles blanches et un stylo. Vous vous demandez sûrement : mais dans quel but ? Tout simplement, car le psy que tu suis suite à ton stress post-traumatique, même s’il a eu lieu il y a plusieurs années, a pensé que cela serait une excellente idée d’écrire certains points de ta vie ou même ta vie entière sur papier afin d’évacuer un peu ta tristesse, ton désespoir, ta culpabilité… Il ne t’a pas imposé de forme d’écriture, il veut seulement que tu couches sur papier les événements de ta vie. Tu prends une profonde inspiration comme pour te donner du courage et tu prends le stylo pour écrire les lignes qui suivent :
“Mon cher papa,
Je suis parfaitement conscient du fait que tu n'es plus parmi nous depuis des années et que tu ne pourras jamais lire les lignes qui vont suivre. Mais d’une certaine manière, je sens au plus profond de moi que c’est la seule manière pour moi de faire l’exercice qu’on me demande, donc ne m’en veux pas de troubler ton repos.
Avant d'écrire les lignes les plus pénibles pour moi, je veux que tu saches que je vis sainement, enfin le plus sainement possible, on va dire. Après ta disparition énormément de choses se sont produites. Après ton décès si soudain en l’an 2000 et 6 mois avant mes 18 ans, je n’ai été plus que l’ombre de moi-même, je ne parlais quasiment plus à personne, sauf à maman. Elle a voulu que je suive une thérapie afin de me sortir de ma torpeur, de mon état second, seulement malgré dix séances chez ma psychologue de l’époque, elles se sont aperçues que ma situation n’évoluait pas ou très peu. Après un long, très long débat, maman et la psy se sont mises d’accord : peut-être que l’engagement dans l’armée me ferait le plus grand bien et me permettrait de penser à autre chose qu’à ta mort. C’est ainsi qu’en janvier 2001, j’ai quitté maman qui était en larmes pour m’engager dans l’armée américaine. Je ne te cache pas les premières semaines, non en fait les trois premiers mois, on été compliqué pour moi, je ressentais de la culpabilité d’avoir laissé maman seule. Cependant, maman et ma psychologue de l’époque avaient raison, en trois mois, la carapace que je m’étais forgée après ton décès a commencé à s’effriter. Il y avait ses deux hommes, Liam et William, enfin à l’époque, c’étaient des jeunes hommes tout comme moi. Ils étaient très persévérants, malgré mon mutisme, ils étaient toujours fourrés avec moi et petit à petit à force de les avoir constamment sur mon dos, j’ai fini par m’habituer à eux et j’ai fini par leur adresser la parole. Je pense, non je suis convaincu qu’à cette époque, tu les aurais beaucoup apprécié, ils m’ont sauvé la vie et ils prenaient soin de moi et moi, j’ai fini par sortir la tête de l’eau et me ressaisir pour prendre soin de ses deux idiots qui ont voulu que je fasse partie de la leur. Nous sommes devenus inséparables, c’était inévitable, nous formions la meilleure des équipes, personne n’osait s'immiscer entre nous trois et pour être tout à fait honnête, c’était chose impossible. À l’époque, il m’arrivait de faire des cauchemars sur ta mort et il n’était pas rare que je trouve refuge dans les bras de l’un ou de l’autre afin de finir ma nuit sans cauchemar. Lors de notre première permission, ils ont rencontré maman et j’ai rencontré également leurs mères respectives. Maman a été ravie de me voir à nouveau le sourire aux lèvres et que je lui ai tout expliqué, elle a serré Liam et William dans ses bras à tour de rôle en les remerciant et indiquant qu’ils étaient toujours les bienvenus à la maison. Ils m’ont accompagné sur ta tombe également, ils ne voulaient pas me laisser y aller seul, alors nous avons tous les trois déposer un bouquet.
Ce fut deux ans après notre rencontre que la situation a changé entre nous trois, nous sommes revenus sur le territoire suite à une permission. Nous étions en forêt pour faire du camping, j’avais pris quelques photos de l’endroit où nous nous sommes installés, c’était une belle clairière, j’avais déjà pris des photos des animaux venus boire à la clairière, des photos de l’eau scintillante suite aux rayons du soleil et j’ai pris une photo de William et Liam, ils étaient entrain de s’éclabousser tous les deux riant aux éclats cela restera sans doute l’une de mes photos favorites d’eux. Ils ont attendu que je pose mon appareil photo afin de m’attirer par surprise avec eux dans l’eau par surprise et nous nous sommes amusés pendant plusieurs minutes, nous nous sommes éclaboussés, nous nous sommes plongés la tête sous l’eau. Et j’ai pu me rendre compte qu’ils avaient rendu ma vie tellement plus scintillante, tellement plus belle. Je sais que sans eux à mes côtés, je n’aurais pas tenu longtemps dans l’armée ou même sur le terrain en pleine intervention, je sais que je leur en serais toujours reconnaissant. Ce ne fut qu’au coin du feu de camp que j’ai fini par les remercier de m’avoir sauvé et que je leur en serais toujours reconnaissant. La seule réponse que j’ai obtenue d’eux ce fut un baiser l’un après l’autre et une chose en entraînant une autre, nous avons fini tous les trois sous la tente pour une nuit qui a scellé notre nouvelle relation : celle de trouple, une nouvelle étape pour moi, je n’ai jamais eu ce type de relation et encore moins avec des hommes. Mais ce fut tellement naturel pour moi d’être avec eux, quand j’ai informé maman le lendemain, elle était un peu déçue, car elle n’aurait pas de petits-enfants, mais elle était tellement heureuse que je sois enfin de nouveau heureux. Tu n’imagines pas à quel point j’ai été soulagé qu’elle ne me rejette pas parce que je sortais avec deux hommes.
À partir de ce moment-là, dès que nous avions des permissions, nous organisions toujours un grand repas avec nos trois familles et nous passions toujours d’excellent moment. Nos camarades à l’armée avaient déjà pris l’habitude que nous soyons inséparables avant notre mise en couple, et lorsqu’on a officialisé ils n’étaient pas plus surpris que cela, certains n'attendaient même que cela. Dès le départ, nous avons établi une règle de base, la règle d’or : si nous devions parler de quelque chose en rapport avec notre couple ou nos familles, nous le ferions lors des permissions, lorsque nous ne serions plus sur le terrain à risquer nos vies. Ce fut donc en 2009, soit 6 ans après notre mise en couple, que mes amants ont décidé que nous devions parler de certaines choses, mais je m’en étais déjà douté, ils étaient devenus comme des livres ouverts pour moi. Je savais très bien le sujet qu’ils voulaient aborder et pourquoi ils avaient attendu aussi longtemps pour le faire, ils ne voulaient simplement pas que je replonge dans une dépression à cause de ce sujet : la mort. Je me suis senti un peu surprotégé sur le moment, mais je n’ai pas pu leur en vouloir, ils m’ont ramassé à la petite cuillère après ta mort, alors qu’ils ne me connaissaient pas du tout à ce moment-là. Ils étaient l’un comme l’autre d’accord sur le fait qu'après 8 années passées sur le champ de bataille, il serait temps pour nous trois de nous retirer afin que nous puissions vivre notre vie en dehors de toutes les horreurs que nous avions pu voir. Et sur le moment, j’ai été d’accord avec eux, il était temps qu’on vive notre vie. Nous avions donc décidé que la prochaine mission serait la dernière et qu’en revenant, on trouverait une maison dans Willow Tree, afin de ne pas être trop loin de nos familles respectives. Mais en plus de cette promesse, nous nous en étions faites deux autres. La première, c’est que si l’un de nous doit tomber durant notre dernière mission, les deux autres devront prendre soin de la famille de celui qui n’est plus là et continuer à vivre pour lui… Et la seconde, c’est que si deux d’entre nous doivent tomber, le dernier devra certes prendre soin de la famille des deux autres, mais de continuer à vivre, de tout faire pour être heureux avec une autre personne. Tu le sais papa, je n’aime pas ce genre de promesse et ils le savaient aussi, mais malgré tout, j’ai finalement accepté cette promesse le cœur lourd, je l’avoue. Ils savaient très bien ce qu’ils faisaient avec leurs promesses, ils savaient que si, de nous trois, je devais être le dernier debout, cela m’obligerait à ne pas me renfermer sur moi-même et à être présent pour les autres, ils ont été malins, mais ils l’avaient toujours été.
Mon monde a de nouveau basculé en juin 2009, nous étions en pleine intervention, mais surtout en plein chaos, je me souviens que j’entendais des coups de feu de partout, que Liam, Will et moi avons dû nous séparer pour porter secours au reste de la brigade à des endroits différents. Après plusieurs minutes, les coups de feu ont cessé, il n’y avait plus aucun bruit si ce n’est celui de nos respirations, nos ennemis étaient tous tombés, certains de mes camarades sont tombés aussi, d’autres étaient gravement blessés ou légèrement blessés. Et mon prénom a résonné dans tout ce silence, me demandant de venir au nord du champ de bataille, instinctivement, j’ai su ce qui m'attendait en arrivant sur place avant même d’y être, mais une partie de moi ne voulait pas y croire. Lorsque, je suis arrivé sur place, je n’ai pas vu un de mes compagnons à terre, mais les deux. Je me suis écroulé entre leurs deux corps et pris chacune de leurs mains dans les miennes, et je me souviens avoir hurlé de douleur… Je ne pourrais pas te dire combien de temps s’est passé avant qu’on ne me force à m’éloigner des corps afin qu’ils puissent être rapatriés et restitués à leur famille. J’avais littéralement perdu pied, j’ai été ramené à la dure réalité de la vie lorsque mon supérieur m’a hurlé dessus pour que je reprenne conscience. Il m’a indiqué que suite à la situation, je ne serais pas rappelé, de consulter également un psychologue une fois de retour au pays pour stress post-traumatique et il m’a présenté ses condoléances également. J’ai indiqué à mon chef, que je veux annoncer la nouvelle aux deux familles, que c’était mon rôle.
Lorsque je suis arrivé à Portland, j’ai frappé aux deux portes des deux familles dans la même journée avant de rentrer à la maison et m’effondrer dans les bras de maman, elle m’a bercé comme si j’étais encore un petit garçon ce jour-là. Tu vas sans doute trouver cela bizarre, mais cette nuit-là, j’ai rêvé d’eux, ils me rappelaient de tenir notre promesse. Et le lendemain, j'ai aidé les deux familles pour les obsèques, non seulement parce qu’ils m’avaient rappelé notre promesse, mais également parce que j’ai ressenti le besoin de le faire. Le jour des obsèques, j’étais vêtu, j’ai pris place à côté de mes anciennes belles-familles, car oui, il a été décidé de faire une cérémonie commune, le cœur en mille morceaux en sachant parfaitement qu’il ne pourra sans doute être jamais recollé. Ce fut une belle cérémonie, tu sais qu’ils auraient aimé. Lorsqu’il a été temps de partir, tu as remarqué que le frère de Liam est resté assis sur sa chaise, j’ai dit à ma mère de ne pas m’attendre. Je suis un homme, je sais parfaitement que nous avons notre fierté et qu’on évite de pleurer en public. Alors j’ai été m'asseoir vers lui, j’ai passé mon bras autour de son épaule avant de lui murmurer à l’oreille que j’étais désolé et que son frère l’aimait. Il s’est accroché à moi et il a pleuré contre moi, son visage dans mon cou et je l’ai laissé verser son chagrin. Et j’ai su à cet instant-là qu’il serait la personne à avoir le plus besoin de moi.
Après tout ça, j’ai commencé à suivre une thérapie, en fait à l’heure où je t’écris ces lignes, je continue à suivre cette thérapie, cela me fait du bien. Je me suis également engagé dans les forces de l’ordre auprès de la police de Portland, car je veux toujours protéger les gens que j’aime et les citoyens qui m'entourent chaque jour. J’ai vécu avec maman pendant quelques mois avant de trouver ce que je cherchais : une maison avec un grand jardin, enfin assez grand pour construire une piscine, petite envie personnelle, comme nous nous l’étions promis avant ce drame. Cela m’a pris du temps, mais j’ai fini par trouver la maison que je voulais, enfin que nous aurions aimé avoir tous les trois. Lorsque j’ai voulu donner un double de clé à maman, elle m’a répondu qu’elle n’en avait pas besoin, car elle préfère prévenir avant de venir, cela m’a fait rire, elle a également ajouté qu’une autre personne en avait plus besoin qu’elle et lorsque je lui ai demandé de qui elle parlait, elle m’a montré le frère de Liam qui arrivait vers nous. J’ai su qu’elle aussi à sa manière voulait prendre soin de lui et cela m’a fait sourire. Ce jour-là, j’ai donné la clé au petit-frère après lui avoir fait visiter la maison et lui avoir précisé qu’il pouvait venir quand il voulait et pour n’importe quelle raison : pour parler, pour étudier au calme, pour dormir ou simplement pour se lâcher et pleurer sans que personne ne le voie et ne le sache… Ce jour-là, je l’ai vu accrocher cette clé à son porte-clé avec un petit sourire et j'ai su que maman avait raison, c’était la bonne chose à faire.
Nous voilà maintenant en 2015. Tout se passait pour le mieux vraiment, je suivais toujours ma thérapie et leur absence me pesait beaucoup moins que la première année. Le frère de Liam avait pris au pied de la lettre ce que je lui ai dit, je l’ai souvent retrouvé chez moi en rentrant du boulot durant ses dernières années, de temps en temps devant une série sur le canapé, de temps en temps entrain d’étudier ou alors endormi dans sa chambre, car oui, il a fini par redécorer la chambre d’ami à son goût, cela m’avait d’ailleurs fait rire. Alors que j’étais au travail, j’ai reçu un appel de l’une de mes anciennes belles-mamans afin de me prévenir que maman avait eu un accident et qu’elle est désormais à l’hôpital. Je n’ai pas mis longtemps avant de prévenir le chef que j’avais une urgence familiale et que je ne serais pas là pour le reste de la journée, mais le temps que j’arrive à l’hôpital, il était déjà trop tard… Le médecin m’a informé qu’elle a subi une rupture d’anévrisme, je me souviens m’être à nouveau écroulé par terre, je me souviens que ma vision s’est brouillée à cause des larmes. À ce moment-là, une personne s’est accroupie devant moi et m’a prise dans ses bras, et j’ai immédiatement reconnu le parfum, le petit-frère de Liam, après tout, comment ne pas le reconnaître ? Il embaume la salle de bain tous les matins. J’ai fait la seule chose sensée sur le moment, je l’ai serré contre moi et pleurer contre lui. Les jours qui ont suivi sont dans un flou total pour moi, je me souviens que j’ai une nouvelle fois organisé des obsèques. Après la mise en terre du cercueil, je suis resté devant ce trou ouvert et des doigts se sont entrelacés aux miens, je n’ai même pas eu besoin de tourner la tête pour savoir qui était cette personne et je l’ai finalement remercié d’avoir été présent pour moi durant les derniers jours et lui ai indiqué qu’il était temps de partir. Tu sais papa, si je dois être honnête avec moi-même et surtout avec du recul, je sais que j’ai commencé à avoir des sentiments pour lui à partir du moment où j’ai reconnu son parfum à l’hôpital. Mais ce n’est pas convenable, tu ne penses pas ?
Et me voilà, neuf ans après le décès de maman, je mène une petite vie tranquille, on va dire, c’est un peu du boulot, métro, dodo en somme. Le petit-frère de Liam a fini par s’installer définitivement à la maison d’une certaine manière, c’était largement prévisible, cela faisait déjà plusieurs années qu’il ramenait petit à petit ses affaires à la maison. Je consulte toujours le psychologue, d’ailleurs ma situation “amoureuse” l’amuse au plus au point, tandis que moi, je ne sais plus où j’en suis, ni ce que je dois faire.
Je crois que tu es désormais au courant de tout ce qui s’est produit depuis ton départ. J’espère que je ne t’ai pas déçu ou qu’actuellement, je ne te déçois pas.
Passe le bonjour à tout le monde, dis-leur également que je vais bien et que j’honore notre promesse.
Bisous papa,
Je t’aime.
Brad’.”
Tu pousses un profond soupir en posant le stylo sur ton bureau… Honnêtement, tu ne pensais pas écrire autant de lignes, mais tu l’admets cela t’a fait le plus grand bien. Tu prends le soin de mettre cette lettre dans le seul tiroir qui ferme à clé de ton bureau afin que l’adorable petit fouineur qui vit avec toi ne tombe pas dessus. Une fois la lettre rangée, tu as été au salon afin de te servir un verre de bourbon et de t’installer sur le canapé.
Crédit gif : tumblr
“Mon cher papa,
Je suis parfaitement conscient du fait que tu n'es plus parmi nous depuis des années et que tu ne pourras jamais lire les lignes qui vont suivre. Mais d’une certaine manière, je sens au plus profond de moi que c’est la seule manière pour moi de faire l’exercice qu’on me demande, donc ne m’en veux pas de troubler ton repos.
Avant d'écrire les lignes les plus pénibles pour moi, je veux que tu saches que je vis sainement, enfin le plus sainement possible, on va dire. Après ta disparition énormément de choses se sont produites. Après ton décès si soudain en l’an 2000 et 6 mois avant mes 18 ans, je n’ai été plus que l’ombre de moi-même, je ne parlais quasiment plus à personne, sauf à maman. Elle a voulu que je suive une thérapie afin de me sortir de ma torpeur, de mon état second, seulement malgré dix séances chez ma psychologue de l’époque, elles se sont aperçues que ma situation n’évoluait pas ou très peu. Après un long, très long débat, maman et la psy se sont mises d’accord : peut-être que l’engagement dans l’armée me ferait le plus grand bien et me permettrait de penser à autre chose qu’à ta mort. C’est ainsi qu’en janvier 2001, j’ai quitté maman qui était en larmes pour m’engager dans l’armée américaine. Je ne te cache pas les premières semaines, non en fait les trois premiers mois, on été compliqué pour moi, je ressentais de la culpabilité d’avoir laissé maman seule. Cependant, maman et ma psychologue de l’époque avaient raison, en trois mois, la carapace que je m’étais forgée après ton décès a commencé à s’effriter. Il y avait ses deux hommes, Liam et William, enfin à l’époque, c’étaient des jeunes hommes tout comme moi. Ils étaient très persévérants, malgré mon mutisme, ils étaient toujours fourrés avec moi et petit à petit à force de les avoir constamment sur mon dos, j’ai fini par m’habituer à eux et j’ai fini par leur adresser la parole. Je pense, non je suis convaincu qu’à cette époque, tu les aurais beaucoup apprécié, ils m’ont sauvé la vie et ils prenaient soin de moi et moi, j’ai fini par sortir la tête de l’eau et me ressaisir pour prendre soin de ses deux idiots qui ont voulu que je fasse partie de la leur. Nous sommes devenus inséparables, c’était inévitable, nous formions la meilleure des équipes, personne n’osait s'immiscer entre nous trois et pour être tout à fait honnête, c’était chose impossible. À l’époque, il m’arrivait de faire des cauchemars sur ta mort et il n’était pas rare que je trouve refuge dans les bras de l’un ou de l’autre afin de finir ma nuit sans cauchemar. Lors de notre première permission, ils ont rencontré maman et j’ai rencontré également leurs mères respectives. Maman a été ravie de me voir à nouveau le sourire aux lèvres et que je lui ai tout expliqué, elle a serré Liam et William dans ses bras à tour de rôle en les remerciant et indiquant qu’ils étaient toujours les bienvenus à la maison. Ils m’ont accompagné sur ta tombe également, ils ne voulaient pas me laisser y aller seul, alors nous avons tous les trois déposer un bouquet.
Ce fut deux ans après notre rencontre que la situation a changé entre nous trois, nous sommes revenus sur le territoire suite à une permission. Nous étions en forêt pour faire du camping, j’avais pris quelques photos de l’endroit où nous nous sommes installés, c’était une belle clairière, j’avais déjà pris des photos des animaux venus boire à la clairière, des photos de l’eau scintillante suite aux rayons du soleil et j’ai pris une photo de William et Liam, ils étaient entrain de s’éclabousser tous les deux riant aux éclats cela restera sans doute l’une de mes photos favorites d’eux. Ils ont attendu que je pose mon appareil photo afin de m’attirer par surprise avec eux dans l’eau par surprise et nous nous sommes amusés pendant plusieurs minutes, nous nous sommes éclaboussés, nous nous sommes plongés la tête sous l’eau. Et j’ai pu me rendre compte qu’ils avaient rendu ma vie tellement plus scintillante, tellement plus belle. Je sais que sans eux à mes côtés, je n’aurais pas tenu longtemps dans l’armée ou même sur le terrain en pleine intervention, je sais que je leur en serais toujours reconnaissant. Ce ne fut qu’au coin du feu de camp que j’ai fini par les remercier de m’avoir sauvé et que je leur en serais toujours reconnaissant. La seule réponse que j’ai obtenue d’eux ce fut un baiser l’un après l’autre et une chose en entraînant une autre, nous avons fini tous les trois sous la tente pour une nuit qui a scellé notre nouvelle relation : celle de trouple, une nouvelle étape pour moi, je n’ai jamais eu ce type de relation et encore moins avec des hommes. Mais ce fut tellement naturel pour moi d’être avec eux, quand j’ai informé maman le lendemain, elle était un peu déçue, car elle n’aurait pas de petits-enfants, mais elle était tellement heureuse que je sois enfin de nouveau heureux. Tu n’imagines pas à quel point j’ai été soulagé qu’elle ne me rejette pas parce que je sortais avec deux hommes.
À partir de ce moment-là, dès que nous avions des permissions, nous organisions toujours un grand repas avec nos trois familles et nous passions toujours d’excellent moment. Nos camarades à l’armée avaient déjà pris l’habitude que nous soyons inséparables avant notre mise en couple, et lorsqu’on a officialisé ils n’étaient pas plus surpris que cela, certains n'attendaient même que cela. Dès le départ, nous avons établi une règle de base, la règle d’or : si nous devions parler de quelque chose en rapport avec notre couple ou nos familles, nous le ferions lors des permissions, lorsque nous ne serions plus sur le terrain à risquer nos vies. Ce fut donc en 2009, soit 6 ans après notre mise en couple, que mes amants ont décidé que nous devions parler de certaines choses, mais je m’en étais déjà douté, ils étaient devenus comme des livres ouverts pour moi. Je savais très bien le sujet qu’ils voulaient aborder et pourquoi ils avaient attendu aussi longtemps pour le faire, ils ne voulaient simplement pas que je replonge dans une dépression à cause de ce sujet : la mort. Je me suis senti un peu surprotégé sur le moment, mais je n’ai pas pu leur en vouloir, ils m’ont ramassé à la petite cuillère après ta mort, alors qu’ils ne me connaissaient pas du tout à ce moment-là. Ils étaient l’un comme l’autre d’accord sur le fait qu'après 8 années passées sur le champ de bataille, il serait temps pour nous trois de nous retirer afin que nous puissions vivre notre vie en dehors de toutes les horreurs que nous avions pu voir. Et sur le moment, j’ai été d’accord avec eux, il était temps qu’on vive notre vie. Nous avions donc décidé que la prochaine mission serait la dernière et qu’en revenant, on trouverait une maison dans Willow Tree, afin de ne pas être trop loin de nos familles respectives. Mais en plus de cette promesse, nous nous en étions faites deux autres. La première, c’est que si l’un de nous doit tomber durant notre dernière mission, les deux autres devront prendre soin de la famille de celui qui n’est plus là et continuer à vivre pour lui… Et la seconde, c’est que si deux d’entre nous doivent tomber, le dernier devra certes prendre soin de la famille des deux autres, mais de continuer à vivre, de tout faire pour être heureux avec une autre personne. Tu le sais papa, je n’aime pas ce genre de promesse et ils le savaient aussi, mais malgré tout, j’ai finalement accepté cette promesse le cœur lourd, je l’avoue. Ils savaient très bien ce qu’ils faisaient avec leurs promesses, ils savaient que si, de nous trois, je devais être le dernier debout, cela m’obligerait à ne pas me renfermer sur moi-même et à être présent pour les autres, ils ont été malins, mais ils l’avaient toujours été.
Mon monde a de nouveau basculé en juin 2009, nous étions en pleine intervention, mais surtout en plein chaos, je me souviens que j’entendais des coups de feu de partout, que Liam, Will et moi avons dû nous séparer pour porter secours au reste de la brigade à des endroits différents. Après plusieurs minutes, les coups de feu ont cessé, il n’y avait plus aucun bruit si ce n’est celui de nos respirations, nos ennemis étaient tous tombés, certains de mes camarades sont tombés aussi, d’autres étaient gravement blessés ou légèrement blessés. Et mon prénom a résonné dans tout ce silence, me demandant de venir au nord du champ de bataille, instinctivement, j’ai su ce qui m'attendait en arrivant sur place avant même d’y être, mais une partie de moi ne voulait pas y croire. Lorsque, je suis arrivé sur place, je n’ai pas vu un de mes compagnons à terre, mais les deux. Je me suis écroulé entre leurs deux corps et pris chacune de leurs mains dans les miennes, et je me souviens avoir hurlé de douleur… Je ne pourrais pas te dire combien de temps s’est passé avant qu’on ne me force à m’éloigner des corps afin qu’ils puissent être rapatriés et restitués à leur famille. J’avais littéralement perdu pied, j’ai été ramené à la dure réalité de la vie lorsque mon supérieur m’a hurlé dessus pour que je reprenne conscience. Il m’a indiqué que suite à la situation, je ne serais pas rappelé, de consulter également un psychologue une fois de retour au pays pour stress post-traumatique et il m’a présenté ses condoléances également. J’ai indiqué à mon chef, que je veux annoncer la nouvelle aux deux familles, que c’était mon rôle.
Lorsque je suis arrivé à Portland, j’ai frappé aux deux portes des deux familles dans la même journée avant de rentrer à la maison et m’effondrer dans les bras de maman, elle m’a bercé comme si j’étais encore un petit garçon ce jour-là. Tu vas sans doute trouver cela bizarre, mais cette nuit-là, j’ai rêvé d’eux, ils me rappelaient de tenir notre promesse. Et le lendemain, j'ai aidé les deux familles pour les obsèques, non seulement parce qu’ils m’avaient rappelé notre promesse, mais également parce que j’ai ressenti le besoin de le faire. Le jour des obsèques, j’étais vêtu, j’ai pris place à côté de mes anciennes belles-familles, car oui, il a été décidé de faire une cérémonie commune, le cœur en mille morceaux en sachant parfaitement qu’il ne pourra sans doute être jamais recollé. Ce fut une belle cérémonie, tu sais qu’ils auraient aimé. Lorsqu’il a été temps de partir, tu as remarqué que le frère de Liam est resté assis sur sa chaise, j’ai dit à ma mère de ne pas m’attendre. Je suis un homme, je sais parfaitement que nous avons notre fierté et qu’on évite de pleurer en public. Alors j’ai été m'asseoir vers lui, j’ai passé mon bras autour de son épaule avant de lui murmurer à l’oreille que j’étais désolé et que son frère l’aimait. Il s’est accroché à moi et il a pleuré contre moi, son visage dans mon cou et je l’ai laissé verser son chagrin. Et j’ai su à cet instant-là qu’il serait la personne à avoir le plus besoin de moi.
Après tout ça, j’ai commencé à suivre une thérapie, en fait à l’heure où je t’écris ces lignes, je continue à suivre cette thérapie, cela me fait du bien. Je me suis également engagé dans les forces de l’ordre auprès de la police de Portland, car je veux toujours protéger les gens que j’aime et les citoyens qui m'entourent chaque jour. J’ai vécu avec maman pendant quelques mois avant de trouver ce que je cherchais : une maison avec un grand jardin, enfin assez grand pour construire une piscine, petite envie personnelle, comme nous nous l’étions promis avant ce drame. Cela m’a pris du temps, mais j’ai fini par trouver la maison que je voulais, enfin que nous aurions aimé avoir tous les trois. Lorsque j’ai voulu donner un double de clé à maman, elle m’a répondu qu’elle n’en avait pas besoin, car elle préfère prévenir avant de venir, cela m’a fait rire, elle a également ajouté qu’une autre personne en avait plus besoin qu’elle et lorsque je lui ai demandé de qui elle parlait, elle m’a montré le frère de Liam qui arrivait vers nous. J’ai su qu’elle aussi à sa manière voulait prendre soin de lui et cela m’a fait sourire. Ce jour-là, j’ai donné la clé au petit-frère après lui avoir fait visiter la maison et lui avoir précisé qu’il pouvait venir quand il voulait et pour n’importe quelle raison : pour parler, pour étudier au calme, pour dormir ou simplement pour se lâcher et pleurer sans que personne ne le voie et ne le sache… Ce jour-là, je l’ai vu accrocher cette clé à son porte-clé avec un petit sourire et j'ai su que maman avait raison, c’était la bonne chose à faire.
Nous voilà maintenant en 2015. Tout se passait pour le mieux vraiment, je suivais toujours ma thérapie et leur absence me pesait beaucoup moins que la première année. Le frère de Liam avait pris au pied de la lettre ce que je lui ai dit, je l’ai souvent retrouvé chez moi en rentrant du boulot durant ses dernières années, de temps en temps devant une série sur le canapé, de temps en temps entrain d’étudier ou alors endormi dans sa chambre, car oui, il a fini par redécorer la chambre d’ami à son goût, cela m’avait d’ailleurs fait rire. Alors que j’étais au travail, j’ai reçu un appel de l’une de mes anciennes belles-mamans afin de me prévenir que maman avait eu un accident et qu’elle est désormais à l’hôpital. Je n’ai pas mis longtemps avant de prévenir le chef que j’avais une urgence familiale et que je ne serais pas là pour le reste de la journée, mais le temps que j’arrive à l’hôpital, il était déjà trop tard… Le médecin m’a informé qu’elle a subi une rupture d’anévrisme, je me souviens m’être à nouveau écroulé par terre, je me souviens que ma vision s’est brouillée à cause des larmes. À ce moment-là, une personne s’est accroupie devant moi et m’a prise dans ses bras, et j’ai immédiatement reconnu le parfum, le petit-frère de Liam, après tout, comment ne pas le reconnaître ? Il embaume la salle de bain tous les matins. J’ai fait la seule chose sensée sur le moment, je l’ai serré contre moi et pleurer contre lui. Les jours qui ont suivi sont dans un flou total pour moi, je me souviens que j’ai une nouvelle fois organisé des obsèques. Après la mise en terre du cercueil, je suis resté devant ce trou ouvert et des doigts se sont entrelacés aux miens, je n’ai même pas eu besoin de tourner la tête pour savoir qui était cette personne et je l’ai finalement remercié d’avoir été présent pour moi durant les derniers jours et lui ai indiqué qu’il était temps de partir. Tu sais papa, si je dois être honnête avec moi-même et surtout avec du recul, je sais que j’ai commencé à avoir des sentiments pour lui à partir du moment où j’ai reconnu son parfum à l’hôpital. Mais ce n’est pas convenable, tu ne penses pas ?
Et me voilà, neuf ans après le décès de maman, je mène une petite vie tranquille, on va dire, c’est un peu du boulot, métro, dodo en somme. Le petit-frère de Liam a fini par s’installer définitivement à la maison d’une certaine manière, c’était largement prévisible, cela faisait déjà plusieurs années qu’il ramenait petit à petit ses affaires à la maison. Je consulte toujours le psychologue, d’ailleurs ma situation “amoureuse” l’amuse au plus au point, tandis que moi, je ne sais plus où j’en suis, ni ce que je dois faire.
Je crois que tu es désormais au courant de tout ce qui s’est produit depuis ton départ. J’espère que je ne t’ai pas déçu ou qu’actuellement, je ne te déçois pas.
Passe le bonjour à tout le monde, dis-leur également que je vais bien et que j’honore notre promesse.
Bisous papa,
Je t’aime.
Brad’.”
Tu pousses un profond soupir en posant le stylo sur ton bureau… Honnêtement, tu ne pensais pas écrire autant de lignes, mais tu l’admets cela t’a fait le plus grand bien. Tu prends le soin de mettre cette lettre dans le seul tiroir qui ferme à clé de ton bureau afin que l’adorable petit fouineur qui vit avec toi ne tombe pas dessus. Une fois la lettre rangée, tu as été au salon afin de te servir un verre de bourbon et de t’installer sur le canapé.
Crédit gif : tumblr
Dorian Rowe
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Jensen, quel choix, il est parfait
Ton regard se pose "sur les services trois pièces" j'ai ris, j'adore ta plume, te lire.
Re-Bienvenue si je comprends bien chez toi
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@Dorian Rowe Un grand merci à toi
@Lùcas Gómez Oui, c'est lui qui m'est venu à l'esprit quand j'exposé mon idée à Dorian J'ai eu envie de faire rire avec cette petite phrase Donc c'est mission réussi Oh merci pour ce compliment
@Disha Rao Merci ma belle
@Diego Álvarez Merci à toi Oh oui très fort en émotion ce monsieur
@Samuel Cooper Merci à toi aussi Jensen est BG j'avoue
@Lùcas Gómez Oui, c'est lui qui m'est venu à l'esprit quand j'exposé mon idée à Dorian J'ai eu envie de faire rire avec cette petite phrase Donc c'est mission réussi Oh merci pour ce compliment
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@Samuel Cooper Merci à toi aussi Jensen est BG j'avoue
Armand Gray
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Roh làlàlà, mais cette classe sous ce compte, j'approuve fort tous les choix jusqu'ici
Re-bienvenuuue !
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Tony Daniel
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Re-bienvenue !
Ok tu m'as eu, je suis trop curieux de la suite maintenant, je veux tout savoir du scénario à venir et de cette fameuse histoire avec le frère et tout ?? Bon courage pour ce qu'il te reste à écrire, j'espère que tu t'amuseras bien avec Bradley !
Ok tu m'as eu, je suis trop curieux de la suite maintenant, je veux tout savoir du scénario à venir et de cette fameuse histoire avec le frère et tout ?? Bon courage pour ce qu'il te reste à écrire, j'espère que tu t'amuseras bien avec Bradley !
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